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l'existence determine la conscience

Génocide rwandais : un prêtre catholique est condamné

12 Mars 2008 , Rédigé par hans Publié dans #Sur les religions

Génocide rwandais : un prêtre catholique est condamné en appel à la prison à vie par le TPIR

LEMONDE.FR avec AFP | 12.03.08 | 19h25  •  Mis à jour le 12.03.08 | 19h27

 
Le premier prêtre catholique rwandais jugé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), l'abbé Athanase Seromba, a été condamné en appel, mercredi 12 mars, à la prison à vie pour son rôle dans le génocide rwandais. L'abbé, vicaire de la paroisse de Nyange, située dans l'ouest du pays, pendant le génocide de 1994, a été condamné pour génocide et crime contre l'humanité. Il lui est notamment reproché d'être responsable de la mort d'environ 1 500 Tutsis réfugiés dans son église.

Le 13 décembre 2006, l'abbé avait été condamné en première instance à quinze ans de prison pour "aide et encouragement" à commettre les crimes de génocide et d'extermination. Mais les juges d'appel ont conclu que sa responsabilité allait au-delà de l'aide et de l'encouragement, estimant qu'il avait accepté la décision des autorités administratives locales de détruire l'église de Nyange. Les juges ont donc imposé "à la majorité, l'emprisonnement pour le restant de sa vie".

"[L'abbé] Seromba savait qu'environ 1 500 réfugiés se trouvaient à l'intérieur de l'église [de Nyange]", lorsque l'édifice s'était effondré le 16 avril 1994, a indiqué la chambre d'appel, concluant que l'abbé "a commis le génocide ainsi que l'extermination en tant que crime contre l'humanité en vertu de son rôle dans la destruction de l'église". C'est la troisième fois dans l'histoire du TPIR que la chambre d'appel alourdit une peine prononcée en première instance.

CONTROVERSES AUTOUR DU RÔLE DE L'ÉGLISE

Après le génocide, le religieux s'était réfugié brièvement en République démocratique du Congo, puis au Kenya avant d'être accueilli en Italie, dans le diocèse de Florence. A la suite de pressions internationales et d'un mandat d'arrêt du TPIR en 2001 que l'Italie avait refusé d'exécuter, le prêtre s'était rendu au TPIR en février 2002 "pour que la vérité se manifeste", selon lui. Deux autres prêtres rwandais catholiques, Emmanuel Rukundo et Hormisdas Nsengimana, doivent comparaître devant le tribunal international. Un quatrième abbé rwandais inculpé, Wenceslas Munyeshyaka, pourrait être jugé en France ; le TPIR s'étant dessaisi du dossier au profit de la justice française.

Le rôle de l'Eglise catholique dans le génocide rwandais reste controversé. Lors des pogroms anti-tutsis de 1959 et de 1962 au Rwanda, les Tutsis réfugiés dans des églises avaient eu la vie sauve. Trois décennies plus tard, ils ont donc afflué par dizaines de milliers dans des églises pour tenter d'échapper à leurs bourreaux. Mais, cette fois-ci, nombre d'entre eux y ont été brûlés vifs ou écrasés par des bulldozers. Le génocide rwandais a fait, selon l'ONU, environ 800 000 morts d'avril à juillet 1994, parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés. Le TPIR, basé à Arusha (Tanzanie), est chargé de rechercher et juger les principaux responsables du génocide rwandais. Il a, à ce jour, prononcé trente condamnations et cinq acquittements.

 Pour poursuivre voici un autre article sur deux nonnes condamnées elles aussi pour leurs crimes durant le génocide rwandais.
voir ici : http://www.afrik.com/article2867.html

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