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l'existence determine la conscience

evangelium vitae - la vie selon l'eglise catholique

25 Février 2007 , Rédigé par hansi bremond Publié dans #Sur les religions

L’encyclique evangelium vitae.

En 1995, le pape Jean-paul II nous pondait l’encyclique evangelium vitae. Un texte qui compile plusieurs positions liberticides et réactionnaires que l’Eglise catholique considère être le droit à la vie. Pour comprendre la réaction de l’Eglise dans une affaire telle que celle de l’Italien Welby, il faut connaître cette encyclique. Welby, complètement paralysé des suites d’une longue maladie, avait écrit à Romano Prodi en septembre 2006 pour demander à  mourir dans la dignité, ce qui lui a été refusé notamment à cause de la pression religieuse.

            Dans evangelium vitae, qui s’adresse à tous, l’Eglise nous explique, que notre corps appartient à Dieu et que, ce que nous en faisons regarde l’Eglise. L’avortement, la contraception, l’euthanasie, le suicide y sont condamnés. Jean Paul II et a travers lui, l’ensemble de l’Eglise catholique, accuse la société d’entretenir « une culture de mort » !

« La vie humaine, n'appartient qu'à Dieu; c'est pourquoi celui qui attente à la vie de l'homme attente en quelque sorte à Dieu lu même ».

            Un grand barbu assis sur un nuage nous aurait conçu, et aurait déposé un brevet dont le Vatican serait le garant. Aussi notre corps ne nous appartiendrait pas et les pratiques comme l’avortement ou la contraception seraient de fait interdite : « Tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d'homicide, le génocide, l'avortement, l'euthanasie et même le suicide délibéré; tout ce qui constitue une violation de l'intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale […] toutes ces pratiques et d'autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu'elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s'y livrent plus encore que ceux qui les subissent, et elles insultent gravement à l'honneur du Créateur ».

La contraception et l’avortement fermement condamnée.

« De fait, la culture qui pousse à l'avortement est particulièrement développée dans les milieux qui refusent l'enseignement de l'Eglise sur la contraception. Certes, du point de vue moral, la contraception et l'avortement sont des maux spécifiquement différents: l'une contredit la vérité intégrale de l'acte sexuel comme expression propre de l'amour conjugal, l'autre détruit la vie d'un être humain; la première s'oppose à la vertu de chasteté conjugale, le second s'oppose à la vertu de justice et viole directement le précepte divin « tu ne tueras pas » ».

Que l’enfant naisse dans de bonnes conditions ou pas, n’a pas d’importance, que la femme puisse choisir le moment de mettre un enfant au monde ne compte pas, qu’on choisisse difficilement d’avorter parce que l’on sait qu’on ne pourra pas l’élever correctement a encore moins d’importance ! Au contraire, la souffrance est une vertu catholique rappelée dans evangelium vitae : « Tout cela est aggravé par une culture ambiante qui ne reconnaît dans la souffrance aucune signification ni aucune valeur, la considérant au contraire comme le mal par excellence à éliminer à tout prix; cela se rencontre spécialement dans les cas où aucun point de vue religieux ne peut aider à déchiffrer positivement le mystère de la souffrance. »

Un soutien aux groupes anti-IVG.

            Evangelium vitae constitue une justification théorique importante pour les groupes d’extrême droite qui s’enchaînent devant des centres IVG, terrorisant les patientes et le personnel. Mais plus que tout, l’Eglise leur offre dans cette encyclique un soutien ouvert en affirmant : « Devant les législations qui ont autorisé l'avortement et devant les tentatives, qui ont abouti ici ou là, de légaliser l'euthanasie, des mouvements ont été créés et des initiatives prises dans le monde entier pour sensibiliser la société en faveur de la vie. Lorsque, conformément à leur inspiration authentique, ces mouvements agissent avec une ferme détermination mais sans recourir à la violence, ils favorisent une prise de conscience plus répandue de la valeur de la vie, et ils provoquent et obtiennent des engagements plus résolus pour la défendre. »

On y accuse les personnels de santé : « De même les médecins et le personnel de santé sont responsables, quand ils mettent au service de la mort les compétences acquises pour promouvoir la vie » ainsi que les législateurs : « la responsabilité incombe aussi aux législateurs, qui ont promu et approuvé des lois en faveur de l'avortement. »

Contre l’euthanasie.

Puisque l’interruption de la vie est une atteinte à Dieu, l’euthanasie est qualifiée d’« absurde et inhumaine », il ne faut pas oublier que pour les catholiques comme pour de nombreuses religions, la souffrance est salutaire, vertueuse et expiatrice.  Jean Paul l’affirme : « je confirme que l'euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d'une personne humaine ». Une fois encore ce texte nie la réalité en ne parlant pas de ces malades qui comme Vincent Imbert ou  Piergiorgio Welby réclament la mort, non, ceux-ci doivent tout simplement souffrir jusqu’à la fin, même plusieurs années s’il le faut !!!

« Or, le suicide est toujours moralement inacceptable, au même titre que l'homicide »

            Alors qu’en 1995, le suicide des jeunes dépassait déjà les 30 pour 100 000, l’Eglise s’est contenté de condamné l’acte sans essayer de la comprendre. Alors que les suicidaires ont besoin d’aide, que le suicide augmente chez les jeunes, du fait de la hausse de la précarité et de la décomposition du monde, nos vaillants moralisateurs se contentent de condamner le suicide puisque « La tradition de l'Eglise l'a toujours refusé, le considérant comme un choix gravement mauvais » ! Le suicide serait toujours selon ces dangereux réactionnaires un « acte gravement immoral, parce qu'il comporte le refus de l'amour envers soi-même et le renoncement aux devoirs de justice et de charité envers le prochain, envers les différentes communautés dont on fait partie et envers la société dans son ensemble ». Loin d’aider les suicidaires, l’Eglise les condamne et les accablent de culpabilité !!!

Pour une théocratie.

L’Eglise nous apprends également dans ce texte que les valeurs qui régissent la société ne doivent pas dépendre « d'opinion provisoires et fluctuantes, mais seulement dans la reconnaissance d'une loi morale objective qui, en tant que « loi naturelle » inscrite dans le cœur de l'homme ». Si on y réfléchit bien, on nous dit que finalement les votes, les opinions n’ont pas d’importance, seule la loi divine compterait. C’était bien la peine de critiquer les républiques islamistes…

            Partant de cette position ouvertement anti-démocratique, la Vatican, demande donc à ses fidèles de pratiquer la désobéissance civile ; « la prédication apostolique a enseigné aux chrétiens le devoir d'obéir aux pouvoirs publics légitimement constitués (cf. Rm 13, 1-7; 1 P 2, 13-14), mais elle a donné en même temps le ferme avertissement qu'« il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » !

            Après avoir lu cette encyclique et vous en avoir présenté rapidement le contenu, je me contenterais juste de terminer sur une question :

N’as t-on pas déjà condamner voir interdit des mouvements, des partis, des individus pour des propos finalement moins dangereux que ceux contenus dans cette encyclique ?

 

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