le statut "d'auto-entrepreneur" contre le code du travail...
Le ministre des Finances annonçait le 17mars un record depuis le début de l’année 2010 : 67 242 dossiers pour devenir « auto-entrepreneur » ont été déposés.
Devenir « auto-entrepreneur », c’est la solution mise en avant par le gouvernement pour les centaines de milliers de licenciés, qui, avec leurs primes de départ, peuvent créer leur propre entreprise ! On pourrait en rire si ce n’était à pleurer.
Mais certains ne rient pas. Le même jour, il était révélé que des patrons utilisaient l’« auto-entreprise » pour leurs salariés.
Dans un grand restaurant parisien, le patron, qui emploie 11 travailleurs immigrés sans papiers, a, en janvier 2010, changé leur statut. Pour se protéger du risque d’être responsable d’employer des sans-papiers, il leur a fait remplir des dossiers d’« auto-entrepreneurs » en janvier 2008. Il ne leur donne plus de fiche de paie, mais des « factures » de ces « auto-entrepreneurs » qu’il paie.
Le plongeur est devenu ainsi un « cleaner », comme il est mentionné sur « sa » facture. Notons qu’en plus, le patron n’a plus besoin de payer de cotisations sociales, puisqu’il n’est plus salarié !
Voilà comment utiliser le « statut » (sic) d’« auto-entrepreneur » pour se séparer de ses salariés au mépris du droit du travail.
Marguerite LEUWEN (Dans Informations Ouvrières n°90)